Bienvenue sur le blog de Donner la vie Naturellement

Chers lecteurs, Bienvenue sur Donner la vie naturellement, le blogue d'une fabuleuse maman qui a donné naissance deux fois avec une sage-femme !

Ce blogue est avant tout un espace de discussion, de partage et d'échange d'information en lien avec la maternité. Peu importe si vous avez donné naissance avec l'aide d'une sage femme ou non, vos commentaires, questions ou remarques et sujets sont les bienvenus !

J'ai besoin de votre collaboration pour agrémenter mon blogue. J'aimerais faire partager certains témoignages comme:

• Femmes ayant accouchées avec une sage femme.
• Papas qui ont accompagné leur femmes dans le processus de naissance.
• Accompagnante (mères, tantes, soeurs...) qui était présente lors de la naissance d'un enfant.
• Le récit de nos aïeux quelque soit votre âge, j'aimerais faire partager comment c'était de donner naissance à votre époque.

Merci à vous tous,

Bonne lecture


Mélissa

vendredi 3 février 2012

Témoignage d'accouchement - Ouais mais si...

Êtes-vous parmi celle qui on certaines craintes d'accoucher à la maison des naissances? Peut-être vous avez la certitude que c'est ce que vous voulez mais que votre conjoint se demande si c'est vraiment une bonne idée?  Plusieurs parent se font souvent dire: ''Ouais mais s'il arrive quelque chose?''.

Certains de mes proches, mal informés ou ayant des idées déjà préconçues sur les sages-femmes m'ont grandement questionné à ce sujet.  C'est pourquoi je vous présente, le récit de la naissance de Dahlie née le 22 janvier dernier à la maison de naissance du Boisé, à Blainville.

Depuis 9h00 en ce début de matin ensoleillé, j'ai des contractions.  Je prends contact avec Ariane, ma sage-femme qui me suggère de prendre un bain pour voir si le vrai travail est commencé.  Après trente minutes de trempage, je constate que les contractions se sont espacées mais elles sont aussi intenses.

12h45: D'un commun accord avec Ariane, nous nous rejoignons à la maison de naissance.  L'après-midi passe et à 15h55 je demande de rompre les membranes pour accélérer les contractions.  Puis je passe dans le bain en espérant pouvoir y donner naissance.  Tout se passe encore bien.  Je prends les contractions une à une et le bébé commence à pousser.

17h12: Je dois rapidement sortir du bain car l'eau n'est plus assez propre pour y donner naissance.  Mon conjoint et Ariane essaient de me prendre à deux pour me sortir de l'eau entre deux poussées mais finalement mon conjoint prend l'initiative de me prendre seule et trébuche sur le lit avec moi toujours dans ses bras.  L'envie de pousser me reprend.  Les contractions sont très rapprochées.  Toujours par dessus Sébastien qui tente de trouver un trou pour respirer, j'agrippe un oreiller et pousse de toute mes forces.  J'attends Ariane qui dit: Sébastien, faut que tu sortes de là !  Encore une fois, nous trouvons le temps de donner dans l'humour !  C'était tordant de rire !  J'étais incapable de me déplacer.

17h13: Assise au bout du lit, la tête de Dahlie voit le jour.  Puis, une minute plus tard, je donne naissance à notre fille qui hurle plein poumons.  Je sais toutefois que le travail n'est pas terminé.  Je me souviens qu'à mon premier accouchement, il y a de ça 18 mois, le placenta avait eu de la difficulté à sortir.  Mongia, la deuxième sage-femme dépose Dahlie sur moi.  Je n'ai toujours pas vu son beau petit visage car je dois me concentrer pour l'expulsion du placenta.

17h14: On me fait une injection de synto dans la cuisse gauche pour augmenter la fréquence et l'intensité des contractions utérines.  Aucun résultat, à 17h30, on me fait une deuxième injection, celle-ci dans la cuisse droite.  Normalement, un placenta doit sortir au maximum environ 30 minutes après l'expulsion du bébé.  À 17h37, l'ambulance est appelée après avoir essayé de décoller manuellement le placenta.  TORTURE ! Je perds beaucoup de sang.  Ariane retire le placenta et à l'examen de celui-ci, elle remarque qu'il manque un bout.  On me fait alors rapidement, un massage de l'utérus et Ariane essaie d'aller cherche le petit bout manquant (encore de la torture !).  Pendant ce temps, Mongia me fait deux perfusions puis elle m'insère une sonde urinaire.  Je suis alors prête pour partir à l'hôpital.

17h55: L’ambulance arrive moins de 20 minutes après son appel (dans son temps réglementaire).  Pendant que l'on m'installe sur une civière, le médecin qui m'accueillera à l'hôpital est appelé.  À 18h10 je quitte ainsi en ambulance accompagnée d'Ariane.  Ce fut le premier moment où j'ai pus regarder ma fille dans les yeux, lui dire que je l'aime et combien elle est belle.

Pendant ce temps, mon conjoint d'un sang froid avise nos parents que je quitte pour l'hôpital d'urgence et que bébé reste à la maison de naissance.

18h30: L'ambulance arrive à l'urgence et je suis aussitôt prise en charge par le personnel infirmier.  Nous apprenons que le médecin n'est toujours pas arrivé et que le seul bloc opératoire ouvert ce soir là est occupé.  Je dois attendre environ trente autres minutes pour qu'il se libère.  Pendant ce temps, on m'explique un peu ce qui m'est arrivé et ce qui m'attend.  Le placenta est resté collé sur la paroi de l'utérus et je vais devoir subir une anesthésie générale pour aller récupérer le bout du casse-tête manquant. 

19h00: Quasiment deux heures se sont écoulé depuis la naissance de Dahlie et je rentre au bloc opératoire.  Je perds toujours du sang mais j'ai eu un médicament qui le fait coaguler ce qui fait que je rejette plusieurs caillots de la taille d'une orange.  Au total, le personnel estime que j'aurai perdu deux litres de sang.

La suite de l'histoire se trouve aux archives de l'hôpital mais j'ai quand même connaissance de ce qui c'est passé durant mon anesthésie car de bonté, Ariane m'a accompagnée dans la salle d'opération.

Ce n'est qu'à mon réveil vers 22h00 que j'ai pus retourner auprès de ma fille qui est venue me rejoindre à l'hopital.  J'ai eu beaucoup de peine de ne pas pouvoir avoir été près d'elle et d'avoir pus la mettre au sein rapidement.  Mais, ce sentiment s'efface petit à petit car ce qui est arrivé n'est pas de ma faute.  J'ai du attendre que les médicaments que l'on m'avait administré se soit dissipés avant de pouvoir l'allaiter.  Alors que j'écris ses lignes, l'allaitement va super bien et Dahlie fait ça comme une experte :)

À tout moment, le personnel sage-femme ont été en mesure de répondre aux événements.  Elles ont été très vite d'esprit et ont prit la situation vite au sérieux.  Je garde un merveilleux souvenir de la naissance de ma fille.  Toutefois, l'événement qui est arrivé par la suite était hors de notre contrôle.  Aujourd'hui je sais que si j'ai une troisième grossesse, je peux être suivie par une sage-femme mais je dois accoucher à l'hôpital car le risque d'avoir à nouveau un placenta increta est augmenté.

Le docteur qui m'a prit en charge était épaté de constater tout le travail qui a été fait en si peu de temps et sans antidouleur.  Le transfert à l'hôpital a été rapide et malgré cela, j'ai du attendre une fois sur place.  Cela me porte à croire que même si j'aurais accouché à l'hôpital, j'aurais attendu tout ce temps.  J'ai récemment appris que de jour, environ cinq salles d'opération sont en service mais de soir, avec un personnel réduit, seulement une est disponible.  Ce soir là, deux ambulances sont arrivées en même temps.  Même si j'étais prioritaire, l'autre personne est passé en premier car le médecin n'était toujours pas arrivé.

À ma sortie du seul bloc opératoire disponible, j'entends les infirmiers dire que deux personnes attendent en file et qu'il manque de personnel pour les prendre tout de suite en charge.  Cela en dit long sur la gérance de notre système de santé...

En somme, n'ayez pas de craintes envers le travail des sages-femmes.  Elles font leur métier depuis la nuit des temps.  Si un vous voulez être suivie par une sage-femme, prenez le temps de vous informer auprès de la maison de naissance de votre région.  Allez à la séance d'information, cela vaut vraiment la peine.  Les cas de transfert sont quand même peu fréquents et que même si cela arrive, elles prennent cela très au sérieux.  Jamais je n'ai cru que ma vie avait été mise en danger parce que je n'étais pas à l'hôpital.

Un gros merci à Ariane pour son support jusqu'au bout et au papa qui a vécu les complications dans sa réalité et qui a su garder son sang froid malgré la blancheur dans son visage.

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