Êtes-vous parmi celle qui on certaines craintes d'accoucher à la maison des naissances? Peut-être vous avez la certitude que c'est ce que vous voulez mais que votre conjoint se demande si c'est vraiment une bonne idée? Plusieurs parent se font souvent dire: ''Ouais mais s'il arrive quelque chose?''.
Certains de mes proches, mal informés ou ayant des idées déjà préconçues sur les sages-femmes m'ont grandement questionné à ce sujet. C'est pourquoi je vous présente, le récit de la naissance de Dahlie née le 22 janvier dernier à la maison de naissance du Boisé, à Blainville.
Depuis 9h00 en ce début de matin ensoleillé, j'ai des contractions. Je prends contact avec Ariane, ma sage-femme qui me suggère de prendre un bain pour voir si le vrai travail est commencé. Après trente minutes de trempage, je constate que les contractions se sont espacées mais elles sont aussi intenses.
12h45: D'un commun accord avec Ariane, nous nous rejoignons à la maison de naissance. L'après-midi passe et à 15h55 je demande de rompre les membranes pour accélérer les contractions. Puis je passe dans le bain en espérant pouvoir y donner naissance. Tout se passe encore bien. Je prends les contractions une à une et le bébé commence à pousser.
17h12: Je dois rapidement sortir du bain car l'eau n'est plus assez propre pour y donner naissance. Mon conjoint et Ariane essaient de me prendre à deux pour me sortir de l'eau entre deux poussées mais finalement mon conjoint prend l'initiative de me prendre seule et trébuche sur le lit avec moi toujours dans ses bras. L'envie de pousser me reprend. Les contractions sont très rapprochées. Toujours par dessus Sébastien qui tente de trouver un trou pour respirer, j'agrippe un oreiller et pousse de toute mes forces. J'attends Ariane qui dit: Sébastien, faut que tu sortes de là ! Encore une fois, nous trouvons le temps de donner dans l'humour ! C'était tordant de rire ! J'étais incapable de me déplacer.
17h13: Assise au bout du lit, la tête de Dahlie voit le jour. Puis, une minute plus tard, je donne naissance à notre fille qui hurle plein poumons. Je sais toutefois que le travail n'est pas terminé. Je me souviens qu'à mon premier accouchement, il y a de ça 18 mois, le placenta avait eu de la difficulté à sortir. Mongia, la deuxième sage-femme dépose Dahlie sur moi. Je n'ai toujours pas vu son beau petit visage car je dois me concentrer pour l'expulsion du placenta.
17h14: On me fait une injection de synto dans la cuisse gauche pour augmenter la fréquence et l'intensité des contractions utérines. Aucun résultat, à 17h30, on me fait une deuxième injection, celle-ci dans la cuisse droite. Normalement, un placenta doit sortir au maximum environ 30 minutes après l'expulsion du bébé. À 17h37, l'ambulance est appelée après avoir essayé de décoller manuellement le placenta. TORTURE ! Je perds beaucoup de sang. Ariane retire le placenta et à l'examen de celui-ci, elle remarque qu'il manque un bout. On me fait alors rapidement, un massage de l'utérus et Ariane essaie d'aller cherche le petit bout manquant (encore de la torture !). Pendant ce temps, Mongia me fait deux perfusions puis elle m'insère une sonde urinaire. Je suis alors prête pour partir à l'hôpital.
17h55: L’ambulance arrive moins de 20 minutes après son appel (dans son temps réglementaire). Pendant que l'on m'installe sur une civière, le médecin qui m'accueillera à l'hôpital est appelé. À 18h10 je quitte ainsi en ambulance accompagnée d'Ariane. Ce fut le premier moment où j'ai pus regarder ma fille dans les yeux, lui dire que je l'aime et combien elle est belle.
Pendant ce temps, mon conjoint d'un sang froid avise nos parents que je quitte pour l'hôpital d'urgence et que bébé reste à la maison de naissance.
18h30: L'ambulance arrive à l'urgence et je suis aussitôt prise en charge par le personnel infirmier. Nous apprenons que le médecin n'est toujours pas arrivé et que le seul bloc opératoire ouvert ce soir là est occupé. Je dois attendre environ trente autres minutes pour qu'il se libère. Pendant ce temps, on m'explique un peu ce qui m'est arrivé et ce qui m'attend. Le placenta est resté collé sur la paroi de l'utérus et je vais devoir subir une anesthésie générale pour aller récupérer le bout du casse-tête manquant.
19h00: Quasiment deux heures se sont écoulé depuis la naissance de Dahlie et je rentre au bloc opératoire. Je perds toujours du sang mais j'ai eu un médicament qui le fait coaguler ce qui fait que je rejette plusieurs caillots de la taille d'une orange. Au total, le personnel estime que j'aurai perdu deux litres de sang.
La suite de l'histoire se trouve aux archives de l'hôpital mais j'ai quand même connaissance de ce qui c'est passé durant mon anesthésie car de bonté, Ariane m'a accompagnée dans la salle d'opération.
Ce n'est qu'à mon réveil vers 22h00 que j'ai pus retourner auprès de ma fille qui est venue me rejoindre à l'hopital. J'ai eu beaucoup de peine de ne pas pouvoir avoir été près d'elle et d'avoir pus la mettre au sein rapidement. Mais, ce sentiment s'efface petit à petit car ce qui est arrivé n'est pas de ma faute. J'ai du attendre que les médicaments que l'on m'avait administré se soit dissipés avant de pouvoir l'allaiter. Alors que j'écris ses lignes, l'allaitement va super bien et Dahlie fait ça comme une experte :)
À tout moment, le personnel sage-femme ont été en mesure de répondre aux événements. Elles ont été très vite d'esprit et ont prit la situation vite au sérieux. Je garde un merveilleux souvenir de la naissance de ma fille. Toutefois, l'événement qui est arrivé par la suite était hors de notre contrôle. Aujourd'hui je sais que si j'ai une troisième grossesse, je peux être suivie par une sage-femme mais je dois accoucher à l'hôpital car le risque d'avoir à nouveau un placenta increta est augmenté.
Le docteur qui m'a prit en charge était épaté de constater tout le travail qui a été fait en si peu de temps et sans antidouleur. Le transfert à l'hôpital a été rapide et malgré cela, j'ai du attendre une fois sur place. Cela me porte à croire que même si j'aurais accouché à l'hôpital, j'aurais attendu tout ce temps. J'ai récemment appris que de jour, environ cinq salles d'opération sont en service mais de soir, avec un personnel réduit, seulement une est disponible. Ce soir là, deux ambulances sont arrivées en même temps. Même si j'étais prioritaire, l'autre personne est passé en premier car le médecin n'était toujours pas arrivé.
À ma sortie du seul bloc opératoire disponible, j'entends les infirmiers dire que deux personnes attendent en file et qu'il manque de personnel pour les prendre tout de suite en charge. Cela en dit long sur la gérance de notre système de santé...
En somme, n'ayez pas de craintes envers le travail des sages-femmes. Elles font leur métier depuis la nuit des temps. Si un vous voulez être suivie par une sage-femme, prenez le temps de vous informer auprès de la maison de naissance de votre région. Allez à la séance d'information, cela vaut vraiment la peine. Les cas de transfert sont quand même peu fréquents et que même si cela arrive, elles prennent cela très au sérieux. Jamais je n'ai cru que ma vie avait été mise en danger parce que je n'étais pas à l'hôpital.
Un gros merci à Ariane pour son support jusqu'au bout et au papa qui a vécu les complications dans sa réalité et qui a su garder son sang froid malgré la blancheur dans son visage.
Bienvenue sur le blog de Donner la vie Naturellement
Chers lecteurs, Bienvenue sur Donner la vie naturellement, le blogue d'une fabuleuse maman qui a donné naissance deux fois avec une sage-femme !
Ce blogue est avant tout un espace de discussion, de partage et d'échange d'information en lien avec la maternité. Peu importe si vous avez donné naissance avec l'aide d'une sage femme ou non, vos commentaires, questions ou remarques et sujets sont les bienvenus !
J'ai besoin de votre collaboration pour agrémenter mon blogue. J'aimerais faire partager certains témoignages comme:
• Femmes ayant accouchées avec une sage femme.
• Papas qui ont accompagné leur femmes dans le processus de naissance.
• Accompagnante (mères, tantes, soeurs...) qui était présente lors de la naissance d'un enfant.
• Le récit de nos aïeux quelque soit votre âge, j'aimerais faire partager comment c'était de donner naissance à votre époque.
Merci à vous tous,
Bonne lecture
Mélissa
Ce blogue est avant tout un espace de discussion, de partage et d'échange d'information en lien avec la maternité. Peu importe si vous avez donné naissance avec l'aide d'une sage femme ou non, vos commentaires, questions ou remarques et sujets sont les bienvenus !
J'ai besoin de votre collaboration pour agrémenter mon blogue. J'aimerais faire partager certains témoignages comme:
• Femmes ayant accouchées avec une sage femme.
• Papas qui ont accompagné leur femmes dans le processus de naissance.
• Accompagnante (mères, tantes, soeurs...) qui était présente lors de la naissance d'un enfant.
• Le récit de nos aïeux quelque soit votre âge, j'aimerais faire partager comment c'était de donner naissance à votre époque.
Merci à vous tous,
Bonne lecture
Mélissa
Affichage des articles dont le libellé est Acouchement Sage-femme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Acouchement Sage-femme. Afficher tous les articles
vendredi 3 février 2012
mardi 31 janvier 2012
Faire 1000 Km pour accoucher avec une sage-femme
Au Québec, les listes d’attente de femmes désirant accoucher avec une sage-femme ne cessent de s’allonger. Pour mieux comprendre cet engouement, l'émission ''Une pilule, une petite granule'' difusé à Télé-Québec a lancé un appel pour trouver une femme qui accepterait de parler de cette problématique. Voici donc, l’histoire d’Amélie Turcot. Diffusée à la télé le jeudi 26 janvier 2012 à 20 heure.
mercredi 25 janvier 2012
À toi petit homme!
Je vous fais part d'un nouveau témoignage d'une naissance vécu par une maman dans une maison de naissance.
Comme je l'ai fait pour ton grand frère, je prends le temps de te raconter ta venue dans ce monde. C'est tellement une belle histoire, j'espère que tu l'apprécieras et qu'elle reflétera bien l'intensité des émotions que tu nous as fait vivre. N'oublies jamais que nous t'aimerons toujours et que nous serons toujours présents pour toi ! Bonne lecture !
Ton histoire débute le 12 août 2010. Ce matin là je me sens nauséeuse et je trouve que cela fait longtemps que je n'ai pas eu mes règles. J'en parle donc avec ton papa et nous décidons de passer un test de grossesse. En allant faire des courses, nous achetons donc ce fameux test! En revenant à la maison, je me précipite au toilette trop impatiente de savoir si je porte la vie pour une seconde fois.... Et le résultat fut positif! Je me dépêche alors de l'annoncer à ton père. Puis je prends Noah dans mes bras en lui disant qu'il allait être grand frère. Nous sommes très heureux et nous nous empressons de propager la bonne nouvelle à la famille et aux amis! Les semaines suivantes furent éprouvantes, je suis encore plus fatiguée et encore plus souvent malade qu'à ma première grossesse, de plus je dois m'occuper de Noah. Je dois même prendre des médicaments afin de calmer les nausées qui m'assaillent à toute heure du jour. Pour confirmer la date prévue de ton arrivée, nous passons une échographie de datation. À seulement 9 semaines de gestation nous voyons ton petit cœur battre... Quel beau moment! Tu devais donc faire ta grande apparition vers le 11 avril 2011.
Dès que j'ai su que tu grandissais dans mon ventre, j'ai fait une demande dans les deux maisons de naissance de la région de Québec, afin d'avoir un suivi avec une sage-femme. Un matin de septembre le téléphone sonne, on m'annonce que je vais être suivi à Mimosa! C'est avec beaucoup de plaisir que papa et moi recevons cette nouvelle! Notre premier rendez-vous avec Caroline à la maison de naissance rencontre toutes nos attentes, c'est un endroit chaleureux et humain, l'ambiance y est très calme et zen. Nous nous sommes immédiatement sentis en confiance. Mimosa rejoint beaucoup nos valeurs et l'idée que l'on se fait de l'accouchement et de la naissance d'un enfant. Nos rendez-vous durent une heure, nous nous sentons écoutés et respectés. Les semaines passent, nous attendons avec impatience le 24 novembre pour pouvoir te revoir et pour confirmer que tu te développes bien. Cette journée arrive enfin! L'échographie nous confirme que tout est parfait et nous avons même résisté à l'envie de connaître ton sexe.... nous voulons garder cette surprise jusqu'à ta naissance! À chaque jour je te parle, je te dis de continuer à bien grandir dans mon bedon et d'attendre 37 semaines avant de te pointer le bout du nez, afin d'être sur que tu sois en santé et aussi pour que maman ait la chance de te mettre au monde à la maison de naissance. Pendant ce temps, à la maison les préparatifs pour ton arrivée vont bon train. Grand-papa Denis a terminé le sous-sol, nous y installons la chambre d'ami. Ainsi nous pouvons faire une chambre de grand garçon à ton frère pour que tu puisses prendre celle qu'il occupait depuis qu'il était né. Nous achetons beaucoup de pyjamas unisexes et quelques articles qui nous manquent. Bref à la fin du mois de mars nous sommes prêts pour ton arrivée.
Le jeudi 24 mars, nous avions notre rendez-vous de 37 semaines avec Julie notre deuxième sage-femme. Je lui raconte que j'ai déjà des contractions le soir et que je sens que mon corps se prépare de plus en plus à ton arrivée. Je lui fais part d'un inconfort qui me dérange énormément :j'ai des démangeaisons terribles sur le ventre, dans le haut du dos et sur les cuisses. Elle me parle alors d'une complication de grossesse qui s'appelle Choléstase. Elle me dit que si je me gratte dans les paumes de mains ou sous les pieds, je me dois d'avertir l'une de mes sage-femme. Elle m'explique que ce n'est pas dangereux mais que je devrai alors avoir un suivi plus serré. Le lundi soir suivant, mes pieds me piquent, c'est une vrai torture, je pense même à me gratter à l'aide d'une fourchette. J'appelle donc Julie, je suis en larmes et je lui raconte ce qui se passe. Elle me dit de me présenter à la maison de naissance le lendemain. Mardi matin, nous nous rendons donc à Mimosa, je suis inquiète, je ne veux surtout pas être déclenchée à l'hôpital. Caroline nous reçois elle me fait une prise de sang. Nous retournons à la maison en attendant les résultats. Caroline m'appelle dans l'après-midi, les tests sont positifs, je dois me rendre le soir même à l'Hôtel-Dieu de Lévis pour une séance de ''monitoring'' et pour rencontrer la médecin de garde. Après le souper nous nous rendons à l'hôpital... le monitoring nous rassure, tu te portes très bien. La médecin vient se présenter afin de nous expliquer les options qui s'offrent à nous. Elle nous propose de déclencher le travail immédiatement, ce que nous refusons. Elle nous offre donc de vérifier mon col et si cela est possible de procéder à un décollement des membranes. Nous acceptons cette proposition, trouvant que cela est un bon compromis. Je suis donc déjà dilatée à 3 cm et effacée à 80 %. Je me doutais bien que j'avais du travail de fait avec cette période de latence qui n'en finissait plus de finir. Bref je pus partir de l'hôpital avec comme recommandation de repasser une prise de sang vendredi matin, afin de s'assurer que mon état ne se dégradait pas. Le décollement des membranes me donne plusieurs contractions.... je pense bien accoucher la nuit suivante. Mais au matin tu es toujours au chaud dans mon ventre. Et comme mamie s’inquiète pour nous, elle décide de venir passer quelques jours à la maison.
Les jours suivants je te parle beaucoup, je t'explique que pour ta santé et pour la mienne tu dois bientôt venir au monde. Vendredi matin et toujours pas de petit bébé à bercer...Nous nous rendons donc à la maison de naissance pour une deuxième prise de sang. Nous retournons à la maison, papa se rend travailler en sachant que je lui transmettrai les résultats dès que j'aurai l'appel de la maison de naissance. À 16h, je n'ai toujours pas de nouvelles, je prends donc l'initiative de téléphoner à la maison de naissance. C'est Geneviève qui prends mon appel, elle m'explique que mes résultats ne sont pas très beaux, elle était en discussion avec les sage-femmes responsables. Elle en sont venues à la conclusion qu'il est préférable d'enclencher le travail. Comme je ne veux pas aller à l'hôpital, elle me propose de tenter un déclenchement « naturel » à la maison de naissance. Ce que j'accepte d’emblée. Nous nous entendons bien avec nos autres sage-femmes, mais nous avons rapidement développer une belle complicité avec Geneviève, nous sommes donc très heureux et confiant de savoir qu'elle sera présente pour t'accueillir. Nous avons donc rendez-vous à 19h30. J’appelle papa pour lui donner les derniers développements. Il revient à la maison et nous terminons les derniers préparatifs. Nous nous douchons, mangeons une petite bouchée et surtout nous pensons à mettre la bouteille de champagne au réfrigérateur, afin de fêter ton arrivée! Mamie étant déjà à la maison, cela nous facilite la tâche côté gardiennage pour Noah. Avant de partir, je prends Noah dans mes bras, mon cœur de maman se serre, mon bébé n'en serait bientôt plus un, je me sens coupable, je sais bien qu'à partir de ce moment, il n'aura plus toute mon attention, mais d'un autre côté, je sais aussi que de lui offrir un petit frère sera un cadeau qu'il appréciera toute sa vie. Nous nous sommes donc mis en route, je t'explique pourquoi il faut te brusquer un peu en te faisant sortir de ton petit nid douillet. J'espére que tout se déroulera bien, même si ce n'est pas toi qui a décidé de venir nous rejoindre.
Nous arrivons à l'heure à Mimosa. Geneviève nous attend, elle nous installe dans la chambre que nous avions choisie. D'ailleurs c'était la première fois qu'elle était utilisée depuis qu'elle avait été repeinte et rebaptisée la chambre « Bambou ». Elle nous explique alors le déroulement du déclenchement « naturel ». Nous commençons donc par une vérification de mon col. Je suis dilatée à 5 centimètres et effacée à 80 %. À 20h15, nous débutons une heure de tire-lait, afin de stimuler les hormones provoquant le travail. Cela me donne quelques contractions environ au 5 minutes, mais peu douloureuses. Après ces soixante minutes de « tête-à-tête » avec le tire-lait, je m'installe sur le gros ballon en espérant que mes contractions augmentent en force et en intensité, pendant ce temps je dois prendre des produits homéopathiques, toujours pour encourager le travail. Je suis sur le ballon depuis 2 heures, j'ai encore des contractions, mais j'ai l'impression d'être en latence. À 23h30, Geneviève nous propose donc d'essayer de dormir un peu avant de procéder à la rupture de mes membranes. Nous nous allongeons donc pour la sieste, je sais que je serai incapable de dormir, mais j'en profite pour me reposer et pour flatter ma bedaine pour la dernière fois. Papa ronfle avant même de poser la tête sur l'oreiller. Vers 1h du matin je me lève, je sens que mes contractions ralentissent, je m'assois dans la chaise berçante. Je me prépare mentalement à la suite des chose, je sais qu'à la perte des eaux, le travail s'intensifiera et que tout ira probablement assez rapidement. À 1h15 Geneviève entre dans la chambre, nous sommes prêtes pour la suite des choses. Vérification de mon col, j'ai alors 7 centimètres de fait et je suis effacée à 85%. Tout cela sans vraiment souffrir et surtout dans la bonne humeur et le calme. Je m'allonge sur le lit, Geneviève tente de percer la poche des eaux, mais elle n'y arrive pas, mes membranes ne sont pas assez bombées. Nous devons donc attendre une contraction pour réussir, j'en sens une débuter, nous nous réinstallons et cette fois-ci c'est la bonne. Le liquide est clair, ce qui est un bon signe que tout va bien pour toi. Je perds énormément d'eau, j'avais une piscine olympiques dans mon ventre, ce n'est pas pour rien que ce dernier était énorme! Dès la rupture des membranes les contractions s’intensifient, elles reviennent beaucoup plus rapidement et durent plus longtemps. Je m'assois sur le ballon en face de papa, je respire bien. Je prends chaque contraction, une à la fois, sans penser à la prochaine. Geneviève me demande si je veux aller dans le bain, je réponds oui, j'espère que la chaleur de l'eau apaisera la tempête qui fait rage dans mon ventre.
Pendant qu'elle et papa vont remplir la baignoire, je m'allonge sur le lit. J’essaie de rester calme, je sais que tu seras bientôt là. Geneviève vérifie mon col avant d'entrer dans l'eau je suis à 8 cm et complètement effacée. Je m'assois dans le bain, cela me soulage extrêmement et m'aide à rester dans le moment présent. Je me crée une bulle et j'oublie tout ce qui ce passe autour de moi. Les contactions sont d'une force incroyable mais je ne les combats pas, je sais qu'elles servent à te rapprocher de moi. L'atmosphère est incroyable : les lumières sont tamisées, personnes ne parlent, la chaleur de l'eau m'apaise, je me laisse envahir par la musique de Coldplay qui joue en arrière-fond. Le travail avance rapidement. Je n'ai même pas eu conscience de l'arrivée de la 2ème sage-femme, Marie-Josée, ainsi que de l'aide natale. Les contractions sont alors foudroyantes, je dis : « je ne suis plus capable ». J'entends Geneviève me murmurer : « c'est parce que c'est presque fini ». Elle a bien raison dès la contraction suivante, je ressens une envie irrésistible de poussée, je te sens même descendre seul. Je pousse quelques fois et je sais que ta tête est tout proche. Papa se prépare à ton arrivée, il est dans le bain avec moi. Geneviève lui explique doucement comment placer ses mains pour t'accueillir. Ta tête est là, je pousse de toute mes forces, elle sort, je sais alors qu'il ne me reste qu'un effort à fournir et je t'aurai dans mes bras, je pousse alors pour ce que je crois être la dernière fois. Mais petit coquin ton épaule est coincée. Geneviève tente de la débloquer, avec sa main, mais cela ne fonctionne pas. Elle et Marie-Josée essaient de soulever mes jambes, mais je ne comprends pas ce qu'elle me demande. Mon corps me pousse à changer de position, mon instinct me dit de me placer en petit bonhomme. Dès que j'adopte cette position, je te sens enfin glisser hors de moi, papa t'attrape et te dépose dans mes bras. Comme tu me fais face, papa n'a pas réussi à voir ton sexe. Il me demande si j'ai vu. Je lui réponds que je crois que c'est un garçon! On vérifie pour être sûr..... et oui tu es bien un petit homme...NOTRE petit homme... un petit frère pour Noah! Il est 3h45 le 2 avril 2011, bienvenue parmi nous Logan.
Nous profitons des premières heures en ta compagnie, je t'allaite et ensuite nous dormons quelques heures . Le lendemain matin, mamie et ton grand frère viennent faire ta connaissance. Noah t'aime déjà, on sent tout de suite qu'une belle complicité s'établira entre vous. Vers midi nous rentrons à la maison et plusieurs personnes t’accueillent. Nous en profitons pour déguster la fameuse bouteille de champagne entouré de gens qui se réjouissent de ta naissance et qui t'aiment déjà beaucoup.
De maman et papa
mardi 29 mars 2011
Mon expérience d'un accouchement en maison des naissances
Mon choix d’accoucher en maison des naissances était fait depuis longtemps. Après avoir vu un épisode à l’émission «Quand passe la cigogne", il y a de ça près de 10 ans, je trouvais que l’approche des maisons des naissances était plus personnelle et plus humaine. Puis, c’est en discutant avec ma cousine, qui venait de vivre l’expérience, que mon choix c’est encore plus fondé. Elle m’a tout de suite référée à la nouvelle Maison des Naissances du Boisé de Blainville. Fort heureusement, je suis l’une des privilégiée à avoir eu une place car chaque maison n’accueil pas plus de 300 naissances par année. La réaction de mon père fut : Lâche moi le temps des filles de Caleb… On est en 2010 ! Toutefois, il fut très ouvert quand je lui ai expliqué en détail le déroulement des 40 semaines et de l'accouchement que j’allais vivre en compagnie d’une sage femme.
Une maison de naissance est un lieu d'accueil, pour la femme enceinte et sa famille pendant la grossesse, l'accouchement et le post-partum. Lors de mes rendez-vous, rare sont les moments où j'ai du attendre après ma sage-femme. Les seuls moments où cela c'est produit sont ceux où il y avait un accouchement en cours. Chaque visite se fait dans un ambiance conviviale où l'on apprend à connaître la personnes qui mettera au monde notre bébé. Mes rendez-vous pouvait variés d'une durée de 1h00 à 1h30 par séance. Chaque sage-femme travail en équipe de deux si on peut le dire ainsi. Elles alternes leur semaines de garde entre-elles. Ce qui veut dire qu'au fil des rendez-vous de grossesse, j'ai rencontré deux sage-femme. Et lors du moment ultime, c'est la sage-femme de garde qui fera l'accouchement, accompagné d'une deuxième sage-femme mais pas nécessairement celle qui a également fait le suivi. Cette dernière arrive en renfort à la fin du travail avec l'aide natale.
La médicalisation est réduite à son strict minimum et l'environnement est chaleureux (chambre avec thèmes, grande baignoire, lumière douce, musique...). La lumière est réduite au minimum et la température est légèrement élevé afin de ne pas créer un choc lorsque le bébé naît. L'intérieur des maisons de naissance est aménagé de manière à lui conférer un aspect intime et familial. Pas de tables d'accouchement mais des lits. Au niveau de la sécurité, une pièce est réservée à la réanimation néonatale avec tout le matériel médical nécessaire.
Pour moi, tout le travail c'est fait de nuit pour accoucher aux petites heures du matin. J'ai crevé mes eaux à la maison vers 21h30. Lorsque cela est arrivé, j'ai appelé ma sage-femme de garde et elle m'a avisé de bien calculer les contractions et de la rappeler dans une heure. Plus le temps passait, plus les contractions se multipliait, duraient plus longtemps et étaient de plus en plus forte. C'est à 12h30 que nous avons convenu d'un commun accord de se rendre à la maison des naissances. À 1h20 du matin, j'étais allongé dans le lit, mon conjoint et ma sage-femme à mes côtés.
Pour ce qui est du déroulement de l'accouchement, je m'en souviens très peu car mes hormones ont très bien fait leur travail, et ce, sans épidurale. Vraisemblablement, notre corps a tout prévu pour l'accouchement et sait accoucher, pourvu qu'on le laisse travailler! De plus, un environnement qui offre chaleur, sécurité et intimité favorisera la production des hormones essentielles à l'accouchement dont l'ocytocine, les endorphines, l'adrénaline et la prolactine qui proviennent des recoins les plus profonds et les plus vieux de notre cerveau.
Les pieds loin d'être dans des étriers, j'ai donné naissance à un joli petit bonhomme (nous ne savions pas le sexe du bébé) assis accroupi au bout du lit et tout c'est magnifiquement bien passé. J'ai toujours été confiante dans le choix que j'avais choisi d'accoucher en maison des naissances.
Mélissa Allard
Libellés :
Accouchement,
Acouchement Sage-femme,
Fait vécu accouchement,
Histoire accouchement,
Maison de naissance,
Maison de naissance Blainville,
Maison de naissance Du Boisé,
Sage-femme
Inscription à :
Articles (Atom)